Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours ?
Je suis Christelle ACCARD, accompagnante funéraire ou « funeral planner », référente dans l’organisation des obsèques. Forte d’une expérience en Ressources Humaines pendant plus de 15 ans dans des groupes industriels et désormais diplômée en qualité de dirigeante funéraire, je mûris ma reconversion depuis de longues années autour de ma passion pour le soutien humain dans les moments les plus délicats de la vie.
L’année dernière, j’ai eu mon 3e enfant, un plan social a été déclenché chez Danone, et j’ai décidé de tenter de concrétiser ce projet.
Depuis, j’avance petit à petit pour faire concrètement ce que j’aurais aimé faire à l’échelle d’une amie confrontée jeune au décès de ses parents: soulager les familles qui le souhaitent dans l’accompagnement du décès de leur proche.
Quel est votre projet ?
En tant que Funeral planner, concrètement, je suis aux côtés des familles et des proches du défunt à chaque instant, dès qu’elles me contactent et pendant toute la durée de préparation des funérailles, puis pendant celle-ci.
Je commence par échanger avec les famille sur leurs souhaits, puis je coordonne toutes les actions nécessaires à l’organisation d’obsèques personnalisées. Les familles décident ce qu’elles souhaitent faire elles-mêmes et ce qu’elles souhaitent que je prenne en charge. Cela va du choix du cercueil, des pompes funèbres, du lieu de culte pour la cérémonie, du lieu pour les retrouvailles, des fleurs, du traiteur, jusqu’au choix des textes, la réalisation du faire-part ou les listes d’invités, etc.
Je propose également mon accompagnement à celles et ceux qui souhaitent anticiper l’organisation de leurs obsèques ou qui souhaitent être accompagnée sur le plan administratif post obsèques.
Pourquoi le faites-vous ?
J’ai été confrontée à la mort très jeune et cela a modelé ma vision de la vie. Cela a sans doute structuré ma manière de voir la vie.
J’ai vécu une très forte prise de conscience de la difficulté d’organiser des funérailles. J’ai décidé l’année dernière de me lancer dans un projet d’accompagnement aux obsèques
L’accompagnement, dans mon idée, ce n’est pas tant l’organisation concrète, mais être auprès d’elles, leur expliquer tout ce qu’il va se passer de la déclaration du décès aux retrouvailles, être un soutien absolu, psychologique, organisationnel, etc. Les aider à bien démarrer un processus de deuil
Je relie ce projet à la transformation sociétale que nous vivons
Démographiquement, nous aurons 730 000 par an décès d’ici 2030.
Depuis 5 à 10 ans, il y a :
– D’une part une accélération de la transformation de la société avec une prise de conscience de l’écologie, des besoins différents pour les jeunes générations. Le monde funéraire n’y échappera pas. Donc, j’aimerais faire en sorte qu’il y ait une sensibilité écologique dans l’accompagnement des familles en deuil.
– D’autre part des nombreux changements dans le tissu social qui touchent aux mœurs, à l’éclatement de la famille, aux parents monoparentales, à la place de la religion….Pour autant le besoin d’avoir une démarche spirituelle profonde, à la hauteur de l’être qu’on a aimé, et tout aussi forte.
– Cette transformation sociétale génère également une demande pour des obsèques différentes ; nous sommes dans une ère où nous avons les moyens de personnaliser les obsèques des défunts, de faire en sorte qu’elles soient à l’image des défunts et cela rendrait une certaine beauté à ces obsèques. Mon envie, c’est aussi être force de proposition là-dessus.
Pourquoi vous faire accompagner par Emergences ?
Dans tout l’accompagnement que je propose, j’ai aussi envie de réduire les inégalités sociales face à la mort. Car il en existe. La Fondation Emergences pourrait m’aider à atteindre cette ambition en m’accompagnant sur le plan marketing, sur le plan économique et sur le plan stratégique.
Quel modèle adopter pour trouver l’équilibre entre dimension sociale et dimension économique ?
Quelles sont vos inspirations (personnes, lieux, activités…) ?
Mes inspirations se trouvent dans le sport, la nature (montagne en particulier). Je me ressource aussi auprès de mon noyau familial et amical.
Des personnes inspirantes comme Léa Salamé, ou encore Robert Badinter me poussent à aller plus loin. A une échelle plus personnelle, mon mari m’inspire, tout comme une ou deux amies très proches.
Une phrase ou une citation qui vous décrit ?
« Ce qui éclaire l’existence, c’est l’espérance. »